TOUT EST BON DANS LE MICHON

Voilà peut être l’une de mes plus belles rencontres dans le vin. Thierry Michon est un vigneron qui marche à l’affectif, parler de ses vins, c’est avant tout parler de rencontres.

 

(source photo @ vins nature en nord)

Thierry est le vigneron emblématique des fiefs vendéens. Un vignoble trop peu connu du grand public et pas assez estimé par la critique. Il est certain que la Vendée regroupe peu de vignerons du même gabarit que Thierry Michon.

Comme j’aime à le répéter à chaque fois à mes clients : « si Thierry était sur Gevrey Chambertin ou Vosne romanée, ce serait une star du vin ». Ce n’est pas que les climats bourguignons soient plus qualitatifs que son terroir de Brem, mais d’un point de vue prestigieux, chambertin fait plus bander la clientèle que Brem !

Michon fait de ses vins une philosophie. Bio-Dynamiste convaincu, il est un amoureux de sa terre. Pour lui, le travail se fait avant tout dans la vigne. Il faut être aux plus près de ses vignes pour en exprimer la quintessence.

Les vins de Saint Nicolas sont de l’école Bourguignone. Le maitre à penser de Thierry c’est Jacques Lardière, l’homme de Louis Jadot, vendéen comme lui. Mr Lardière est l’un des hommes du vin les plus influents de France. Ses vins sont construits sur la densité, la force, la minéralité, l’élégance. Les vins sont faits pour durer dans le temps, et toujours garder une jeunesse et une fraicheur. Les vins ont du caractère, leur propre personnalité. Il faut être open et humble car les vins de Thierry peuvent déstabiliser les dégustateurs les plus avertis.

Dans un autre post, je vous parlerai de ces autres cuvées ô combien fascinantes et nombreuses, mais aujourd’hui, celles qui nous intéressent c’est celles à base de chenin. Sa cuvée le haut des clous, sur un millésime 2011, un grand blanc à la salinité éblouissante, un chenin qui pousse sur de légers coteaux argilo-schisteux. Des vignes âgées d’environ 25 ans, labourées avec un cheval percheron pour le bénéfice apporté par le poids de la bête qui ne tasse pas les sols. 

(Source @ http://domainesaintnicolas.wordpress.com/

Les fermentations se font en levures indigènes, sans chaptalisation ni acidification. Les élevages se font en demi-muids de 6hl pendant 15 mois. La question du bois est aussi une philosophie pour Thierry, le bois est là pour accompagner le vin, le faire grandir. Ce n’est pas de l’aromatisation. Comme me le disait Thierry : « il y a même quelque chose qui ne s’explique pas, c’est une histoire d’alchimie, le vin et le bois c’est comme une rencontre ».

A la dégustation, on se prend une claque. Le bois est présent légèrement au nez. Ce sont des notes d’élevage élégantes, à la bourguignonne avec un léger fumé. La bouche est franche, élancée. La fraicheur est impeccable, la minéralité ne se dérobe pas, elle répond présente en rang. C’est tendu. La salinité arrive, c’est la marque de fabrique de Michon. Salt in the wine !!!! Le vin a une âme, il raconte une histoire : on voit bien les vignes sur l’île d’Olonne, frappées par les embruns maritimes. La bouche est longue, le vin fait plusieurs rappels, on est frappé par sa jeunesse mais aussi par sa délicatesse.

Voilà donc un très grand chenin, un grand blanc d’émotion et de partage. Une bouteille à découvrir très rapidement. Vous en trouverez facilement. Thierry fait le tour de la France et du monde pour faire découvrir son domaine. Le seul endroit où l’on n’en trouve pas encore c’est la lune ! Et comme dirait notre vigneron bien aimé : « tout est bon dans le Michon ! ».